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Œdèmes palpébraux : un effet indésirable rare des inhibiteurs de protéasome - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.196 
D. Sellah 1, , A. Bernard 2, M. Jullien 3, G. Veyrac 2, C. Bernier 1
1 Dermatologie 
2 Pharmacovigilance 
3 Hématologie, CHU de Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les traitements anticancéreux sont pourvoyeurs de toxicités diverses. Certaines molécules comme les inhibiteurs de tyrosine kinase (imatinib) sont fréquemment à l’origine d’œdèmes palpébraux. Nous décrivons un cas d’œdème palpébral déclenché par des inhibiteurs du protéasome utilisés en hématologie.

Observations

Une patiente de 44 ans était suivie depuis 2011 pour un myélome multiple. Elle avait présenté, lors de son premier traitement par bortezomib (Velcade®), lénalidomide (Revlimid®) et dexaméthasone, des œdèmes palpébraux récidivants pouvant s’étendre au front avec un érythème conjonctival, un larmoiement et une gêne visuelle. Les crises duraient de 3 heures à 7 jours, associées à des céphalées et des douleurs rétro-orbitaires. En deuxième ligne, elle avait reçu du pomalidomide, du cyclophosphamide et de la dexaméthasone, avec disparition complète de ses symptômes. En avril 2014 elle était en rémission de son myélome après une autogreffe. Trois ans plus tard, en rechute de sa maladie, elle recevait une troisième ligne thérapeutique par carfilzomib, daratumumab et dexaméthasone, associée à une prophylaxie par cotrimoxazole (Bactrim®), valaciclovir (Zelitrex®) et pénicilline V (Oracilline®). On notait alors une récidive sévère des symptômes. Les crises étaient stéréotypées, apparaissant au cinquième jour après les cures avec un œdème des paupières supérieures et inférieures, un larmoiement, un érythème conjonctival, parfois un œdème labial, jamais d’œdème lingual ni de dyspnée ou de symptômes digestifs. Les antihistaminiques étaient inefficaces, le dosage pondéral et fonctionnel du C1 inhibiteur était normal. En reprenant l’anamnèse détaillée des traitements reçus, on observait que des œdèmes palpébraux étaient apparus au cours des première et troisième lignes de traitement comprenant du bortézomib et du carfilzomib, qui sont deux inhibiteurs de protéasome. Devant la gêne majeure de la patiente, le carfilzomib est arrêté avec une rémission des œdèmes. Les hématologues ont tenté secondairement de reprendre le traitement, avec une récidive des symptômes confirmant l’imputabilité du carfilzomib (Annexe A).

Discussion

Le protéasome est un complexe multimérique d’enzymes protéolytiques qui permet la dégradation de la plupart des protéines intracellulaires. L’inhibition in vitro du protéasome entraîne la mort des cellules tumorales. Actuellement, plusieurs essais de phase II testent les inhibiteurs du protéasome dans les hémopathies malignes. D’après les bases de données de la pharmacoviligance au niveau national, il existe 4 cas d’œdème palpébral sous bortézomib et d’après la base internationale VigiBase il y a eu 83 cas rapportés d’œdèmes de toutes localisations confondues avec le bortézomib et 23 cas avec le carfilzomib. En revanche, on ne retrouve aucun cas publié d’œdèmes isolés des paupières dans la littérature. L’origine physiopathologique est encore inconnue.

Conclusion

Nous décrivons une nouvelle toxicité cutanée liée aux inhibiteurs de protéasome : les œdèmes palpébraux récidivants.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Inhibiteur du protéasome, Myélome, Œdème palpébral


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.196.


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Vol 145 - N° 12S

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